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En cette belle nuit d’été, je dormais, paisiblement. Le centre-ville était calme, la circulation ayant arrêtée depuis minuit. Je venais tout juste de m’endormir lorsque je me fis réveiller par le bruit aigu de l’alarme d’incendie du bloc de l’appartement. Encore fatigué, je regardai le réveil-matin; deux heures. Soudain je compris l’ampleur. Un feu s’était déclaré.
Wamien : Maman! Papa!
Je courus dans leur chambre et toucha la poignée de la porte; elle était brûlante. Je pris un peu de recul et la défonça comme j’avais appris à faire. Mes parents étouffaient dans la fumée qui s’était habilement glissée du premier étage au tout dernier qui était notre appartement. Mes parents me regardèrent et s’avancèrent vers moi à tâtons par terre. Le feu ayant grugé une partie du meuble de chambre, il tomba tout juste derrière mon père, lui laissant à peine le temps de pousser un cri de peur. Ma mère se retourna en entendant le cri de mon père et le bruit du meuble s’écraser au sol. Le plancher fit un horrible « crack » et s’ouvrit pour engloutir le meuble et une partie du plancher. Le bas du corps de mon père disparut dans le trou et, n’ayant pas de point où s’agripper, je vis cette horrible scène où mon père glissa et disparu dans le trou du plancher, le cri de mes parents stridents; ma mère qui avait vu la scène elle aussi et mon père dont le cri se stoppa net après que l’on entendit son corps se fracturer au sol de l’appartement du dessous. Je prononçai avec difficulté le nom de ma mère. Elle se retourna lentement et se remit à ramper vers moi. Je la pris dans mes bras et nous allâmes vers la porte de l’appartement. En deux coups d’épaule, je défonçai la porte, me déboîtant du même coup l’épaule. Sous l’effet de l’adrénaline, je ne sentis même pas ma blessure. Je sortis de l’appartement en serrant ma mère contre moi afin de la garder en sécurité. Me dirigeant vers la cage d’escalier, le plancher craquait à chacun de nos pas. Le plancher se trouvant tout juste devant moi tomba net dans le couloir du quatrième étage, laissant jaillir un geyser de flammes. Moi et ma mère eurent tout juste le temps de reculer pour éviter de nous brûler les bras. Nous étions pris au piège, ma mère paralysée par la peur et moi, trop lourd pour sauter avec ma mère de l’autre côté du trou de près de deux mètres de longueur.
Wamien : Maman, je vais te lancer de l’autre côté du trou et colle toi au mur pour que je puisse sauter après.
Maman : D’accord, je... je te fais confiance.
Je la serrai contre moi, espérant que l’on s’en sorte. Je la relâchai doucement et l’aidai à sauter de l’autre côté du plancher. Je la vis se lever et se coller contre le mur et sautai à mon tour. On se remit aussitôt en route vers la porte qui menait à l’escalier de secours. Le feu avait déjà emporté avec lui une partie des escaliers qui descendaient.
Wamien : On ne va jamais s’en sortir.
Maman : On va passer par la fenêtre. Je sais qu’il y a un gros buisson en dessous, on va s’en sortir mon grand.
Wamien : D’accord.
Nous nous dirigeâmes vers la fenêtre et je la brisai avec énergie à l’aide de mon coude, les éclats de verre me causant des blessures. Je regardai au sol et vis le buisson qui était là, intact à cause de la distance qui le séparait du bloc en feu. Je pris la main de ma mère et l’on sauta en même temps de la fenêtre. Je fermai les yeux en espérant notre survie. Je sentis les branches du buisson me grafigner et certaines, plus petites et plus pointues, me percer teldes aiguilles. Je ne sentais plus la main de ma mère et j’ouvris les yeux. Je réussis, avec l’aide des pompiers, à descendre du buisson et vis la pire chose au monde; ma mère, le cou cassé au sol. Elle n’avait pu se rendre au buisson malgré l’élan qu’elle s’était donnée. Je fondis en larmes et m’évanouis.